Reconversion militaires : devenir auto‑entrepreneur et réussir sa transition professionnelle
Après plusieurs années au service de la nation, de nombreux militaires souhaitent vivre une seconde vie professionnelle. La reconversion militaires est un passage délicat qui nécessite d’anticiper les aspects administratifs, financiers et humains. Depuis la loi du 5 janvier 2011, les règles se sont assouplies : il est désormais possible pour un militaire d’exercer une activité indépendante à titre accessoire avant la fin de son service. Ce guide complet explique comment cumuler son statut de militaire et d’auto‑entrepreneur, détaille la méthodologie de reconversion militaires proposée par l’armée et présente l’accompagnement proposé par des partenaires privés comme Annolis. Vous y trouverez les conditions d’éligibilité, les démarches, les aides et les conseils pratiques pour réussir votre transition.
Peut‑on être militaire et auto‑entrepreneur ?
Longtemps, l’article L. 4122‑2 du Code de la Défense a empêché les militaires d’exercer une activité privée lucrative. Ce texte prévoit que les militaires en activité ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit. Toutefois, des exceptions existent : un décret autorise les militaires à réaliser certaines activités à titre accessoire si elles sont compatibles avec leurs fonctions et n’affectent pas l’exercice de leurs missions. Le décret 2008‑999 du 24 septembre 2008 énumère ces activités : expertise et consultation, enseignement et formation, services à la personne, activités agricoles et sportives. Ces activités peuvent être exercées sous le régime auto‑entrepreneur.
La loi du 5 janvier 2011 et les textes d’application ont permis d’aller plus loin. Désormais, un militaire à moins de deux ans de sa limite d’âge ou de la fin de sa durée de service peut créer une micro‑entreprise tout en conservant son statut. Cette possibilité concerne les militaires ayant au moins huit ans de service, sous réserve d’obtenir un agrément écrit du ministre de la Défense ou de l’autorité déléguée. Les activités autorisées restent limitées : expertise et consultation, enseignement et formation ou activité de conjoint collaborateur au sein d’une entreprise artisanale, commerciale ou libérale.
En résumé, le cumul d’une activité militaire et d’une micro‑entreprise est possible sous conditions :
avoir au moins huit ans de service effectif ;
être à moins de deux ans de la limite d’âge ou de la fin du contrat ;
solliciter un agrément écrit du ministre de la Défense ;
exercer une activité compatible (consultant, formateur, service à la personne, artisanat).
Cette possibilité n’est pas ouverte aux militaires sous contrat de courte durée ni aux réservistes. Les militaires peuvent également devenir conjoints collaborateurs dans l’entreprise de leur partenaire, mais leurs supérieurs peuvent contrôler la nature de l’activité à tout moment.

Conditions et démarches pour créer sa micro‑entreprise en tant que militaires
Créer une micro‑entreprise en étant militaire nécessite une préparation administrative rigoureuse. Un militaire peut anticiper sa création d’entreprise jusqu’à deux ans avant la fin de sa carrière. Toutefois, le lancement effectif ne peut se faire qu’après avoir obtenu l’autorisation.
Obtenir l’agrément de la hiérarchie
La procédure débute par une demande écrite adressée au supérieur hiérarchique et au ministre de la Défense. Le dossier doit être transmis au moins deux mois avant la date prévue de création. Pour augmenter vos chances d’approbation, il est recommandé de détailler :
la nature de l’activité envisagée (consulting, formation, services) ;
la structure juridique choisie (micro‑entreprise, SASU, EURL) ;
les financements prévus (apports, prêts, subventions) ;
les clients potentiels, la stratégie commerciale et le temps consacré à l’activité.
Cette demande est examinée par une commission. La commission a un délai d’un mois pour étudier le dossier ; la réponse doit vous parvenir au plus tard un mois après la réunion. En cas d’absence de réponse, l’acceptation est réputée acquise, sauf pour les militaires de la gendarmerie où le silence vaut refus.
Une fois l’autorisation obtenue, le militaire peut demander un congé pour création d’entreprise. Ce congé d’un an est renouvelable une fois. Le militaire continue à percevoir une rémunération ; celle‑ci est maintenue intégralement si le congé ne dépasse pas 10 jours ouvrés par mois la première année et est réduite de moitié la deuxième année. À l’issue de cette période (maximum deux ans), l’intéressé doit choisir entre reprendre un poste dans l’armée ou se consacrer pleinement à sa nouvelle entreprise.
Choisir l’activité et respecter les limites
Toutes les activités ne sont pas autorisées pour un militaire. La liste se limite aux prestations intellectuelles et aux services à la personne. Les domaines admissibles comprennent l’enseignement et la formation, le conseil en sécurité ou en gestion de crise, les services de soutien (coaching, accompagnement) et la vente de produits artisanaux. La hiérarchie peut vérifier la conformité à tout moment.
Le statut de micro‑entrepreneur est privilégié pour sa simplicité. Toutefois, il est aussi possible de créer une SASU, une EURL ou une SARL selon la nature du projet.
Le dispositif de reconversion militaire du ministère des Armées
Au-delà de la micro‑entreprise, la reconversion est un enjeu majeur pour les militaires en fin de carrière. Le ministère des Armées a créé Défense Mobilité, l’agence dédiée aux transitions professionnelles. Ce service propose un accompagnement complet : évaluation des compétences, conseil personnalisé et financement de formations.
Congé de reconversion
Le congé de reconversion militaires permet aux militaires ayant au moins six années de service de se consacrer à leur projet professionnel. Il est distinct du congé pour création d’entreprise et peut être cumulé avec des formations ou des VAE.
Quelles options de carrière après l’armée ?
Les compétences acquises dans l’armée – discipline, gestion de projets, leadership – sont recherchées.
Métiers civils :
Sécurité et sûreté : agent de sécurité, convoyeur de fonds
Gestion et logistique : gestionnaire de supply‑chain, responsable d’entrepôt
Mécanique et maintenance : technicien de maintenance
Métiers hyperbares : scaphandrier, plongeur
Des opportunités existent aussi dans la fonction publique (concours, enseignement, etc.).
L’entrepreneuriat : une voie naturelle
Créer son entreprise permet d’utiliser les compétences militaires. L’entrepreneuriat offre liberté et valorisation des compétences. Des dispositifs existent : congé pour création, ACRE, NACRE, mentorat.
Il est nécessaire de choisir une structure juridique adaptée, faire un business plan, suivre une formation et se construire un réseau.

Annolis : un partenaire pour créer son entreprise pendant et après l’armée
La plateforme Annolis propose un accompagnement pour la reconversion militaires :
choix du statut, gestion des formalités, dépôt INPI, ouverture du compte pro
Kbis en 48 h pour les micro‑entreprises
Forfaits dès 59 € HT, compte pro à 7 € HT/mois
Équipe dédiée, RDV en visio, aide au choix de statut
Cumul possible avec pension militaire
Aides disponibles : ACRE, NACRE, CPF
l’ex‑militaire peut cumuler la création d’une entreprise avec sa pension, sous réserve de déclarer l’activité et de respecter les règles.
Conseils pratiques pour réussir la reconversion militaires
Réussir la reconversion militaires ne dépend pas uniquement des dispositifs. L’anticipation, l’information et l’organisation sont des facteurs clés. Voici quelques conseils basés sur les retours d’expérience d’anciens militaires et de spécialistes de la reconversion.
Commencer tôt et définir son projet
Ne laissez pas la reconversion militaires au dernier moment. Dès vos six années de service, participez aux ateliers d’information de Défense Mobilité, réalisez un bilan de compétences et identifiez vos aspirations. Un projet professionnel clair, aligné sur vos compétences et vos valeurs, augmente vos chances de succès. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un conseiller pour valider la pertinence du projet et identifier les formations nécessaires.
Se former et élargir son réseau
Quel que soit votre projet, la formation est un investissement. Utilisez votre CPF et les dispositifs de Défense Mobilité pour suivre des cours en gestion d’entreprise, en marketing ou dans un métier technique. Développez également votre réseau professionnel en participant à des forums, des salons et des événements dédiés aux anciens militaires. Un réseau solide ouvre des portes et permet d’accéder à des opportunités d’emploi ou de partenariat.
Choisir le bon statut juridique
La micro‑entreprise est souvent privilégiée pour démarrer rapidement. Elle offre une gestion comptable simplifiée et des charges sociales calculées sur le chiffre d’affaires. Cependant, elle impose des plafonds de chiffre d’affaires (188 700 € pour les activités commerciales et 77 700 € pour les prestations de services en 2025) et ne permet pas de déduire les charges réelles. Pour les projets plus ambitieux, la SASU ou l’EURL peuvent être mieux adaptées car elles offrent une meilleure protection sociale et la possibilité de s’associer. L’aide d’un expert, comme ceux d’Annolis, facilite le choix.
Profiter des aides financières
L’accompagnement financier est essentiel pour sécuriser votre transition. Défense Mobilité et ses partenaires proposent des subventions, des prêts à taux préférentiels et des aides régionales. L’ACRE permet d’être exonéré de cotisations sociales pendant la première année d’activité, tandis que le NACRE offre un suivi et un prêt à taux zéro pour renforcer les fonds propres. Pensez également aux dispositifs régionaux et aux bourses de la fonction publique qui favorisent l’emploi des anciens militaires.
Conclusion : une nouvelle mission à construire
La reconversion militaires n’est plus un saut dans l’inconnu. Grâce à l’assouplissement des règles, il est possible de cumuler son activité militaire avec une micro‑entreprise si l’on respecte les conditions d’agrément, la liste des activités autorisées et les délais. Le ministère des Armées, via Défense Mobilité et le CMFP, offre un accompagnement structuré : bilan de compétences, conseils personnalisés, formation et financement. Pour ceux qui souhaitent créer leur propre entreprise, des dispositifs comme le congé pour création d’entreprise, l’ACRE ou le NACRE permettent d’avancer sereinement. Des partenaires privés comme Annolis simplifient les démarches administratives et apportent un soutien humain précieux lors de votre création de statuts ou reconversion militaires
En somme, la reconversion militaires est un projet qui se mûrit et se planifie. Que vous choisissiez de devenir salarié dans le civil, de rejoindre la fonction publique ou de créer votre entreprise, les compétences acquises dans l’armée sont un atout. Avec une bonne préparation, un accompagnement adapté et des services innovants, vous pouvez aborder cette nouvelle mission avec confiance et sérénité.
Sources : Assemblée nationale